La psychothérapie E.M.D.R.

À la fin d’une promenade en mai 1987, la psychologue américaine Francine Shapiro découvre que ses pensées négatives obsédantes ont disparu. Elle se souvient alors qu’elle a joué avec ses yeux dans des mouvements saccadés réguliers. Elle découvre, en  reproduisant volontairement ces mouvements, qu’ils ont un impact sur la charge émotionnelle de ses pensées. À la suite des essais cliniques sur des volontaires puis sur des vétérans du Vietnam en tant que membre du Mental Research Institute de Palo Alto, elle crée la thérapie E.M.D.R.

De l’anglais Eye Movement Desensitization and Reprocessing (E.M.D.R.) therapy (Français : thérapie du mouvement oculaire, désensibilisation et retraitement), cette méthode a depuis près de 30 ans prouvé son efficacité à travers de très nombreuses études scientifiques contrôlées mises en place par des chercheurs et cliniciens du monde entier, dont l’'INSERM en France (2015). Elle est recommandé notamment par La Haute Autorité de Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé pour le traitement des psycho-traumatismes.

Lorsque le psychisme est dépassé par un choc traumatique, notre cerveau n’arrive pas à traiter – ou digérer – les informations choquantes comme il le fait ordinairement et reste bloqué sur l’évènement, sans que nous en ayons conscience. Irritabilité, angoisses, cauchemars, reviviscences et ruminations à propos du vécu traumatique, tendance à l’isolement, état dépressif, comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, en sont les symptômes. Dans ce cadre, la psychothérapie E.M.D.R. donne aux patients la possibilité de traiter des souvenirs traumatiques de telle manière qu’ils n’interfèrent plus dans leur quotidien de manière douloureuse.

L’E.M.D.R. se sert d’une stimulation sensorielle bi-alternée (droite-gauche) qui se pratique par mouvements oculaires – le patient suit les doigts du thérapeute qui passent de droite à gauche devant ses yeux. Elle fait partie de la famille des “thérapies brèves”, qui se focalisent sur la résolution d’un problème concret et la réduction des symptômes.